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francoisd | Paris, France | 12/27/1999
(4 out of 5 stars)
"This study of Rameau's operas is very interesting... The pieces begin as the classical pieces from Rameau but soon, the drum becomes eratic, the music is slowly moving to something more modern in the execution .. the theme is still there but changed to his smallest expression, the six musicians are landing in a transformed world ... I must confess that i discovered the operas after listening to this disc .. And it may be a great idea to study other classical music in this way .. may be..?"
Diabolique comme la suave attirance du pêché!
Jacques COULARDEAU | OLLIERGUES France | 01/10/2005
(5 out of 5 stars)
"« Le diable et son train ». La batterie très métallique est comme le feu cinglant sanglant du diable. La mélodie saccadée et syncopée aboie parfois comme un puma pris d'épilepsie. Satan dans ses habits préhistoriques lucifériques. Il sait même se faire langoureux comme un grill transformé en porte de prison mettant chapeau bas recueilli au passage d'un corbillard de damnés, caravane qui déambule en se pavanant au son suave des os qui se dandinent dans leur crémation éternelle. « De ce trait enchanté ». Enoch s'envole sur un nuage et monte au plus haut des cieux pour y découvrir l'horreur glaçante des intentions justicières de ce dieu de vengeance qui se revanche de son incapacité à contrôler sa propre création. Et derrière son dos Satanas lui fait des pieds de nez aux relens barbituriques de la rave party du septième enfer qui fait la nique mortelle à la douceur de soie inerte du cocktail permanent sans alcool ni sensations fortes du septième ciel paradisiaque. Dieu attrape les mouches avec du miel mais Satan attire à lui les vrais humains qui aiment le vinaigre perlé de Cléopâtre, la récompense en forme de chair des conquérants d'empire. « Venez punir son injustice ». Le bourreau valse mielleusement à des accents d'un Mozart qui fait une révérence callipyge à un Pape vieillissant. « Charmes ». L'Eve des vents ondule de la croupe tandis que l'Adam des claviers brinquebale ses bijoux de famille qui s'entrechoquent comme les pinderlots de la Castafiore fascinée au serpent de quelque jardin cimetière de l'ennui. « La torture d'Alphise ». Dansez de vos petits petons trépidents sur la peau de mon ventre bien tendue qui se trémousse de petites ridulettes frénétiques de nerfs raidis à en craquer de psychose. « Usage de faux ». Le violon n'est pas celui que vous croyez. Il se fait passer pour un truc à cordes mais se déhanche l'aine pour cacher qu'il n'est que le côté fessier du clavier qui, lui, compte et recompte ses côtes de la tête au pied et s'étonne de la grosse poutre qu'il voit de son ?il cyclopé en plein milieu de sa charpente corporelle. Ah ! si l'archet de Salomon pouvait danser sur le clavier de la Reine de Saba ! Cela aurait pu réécrire le destin christique du monde. Le violon se fera boudhiste et le clavier se prendra pour le Dalaï Lama, c'est promis. « Réponses à Gavotte ». Les oies et les canards se dandinent d'une machine à gaver à une autre, fiers de leur patriotisme gaulois de la production la plus recherchée du monde qu'ils assurent au plus grand profit des spectres médicaux qui dansent sur le cholestérol et qui gigotent sur l'obésité. Sachez souffrir, oiselles et canardeaux, pour que la graisse l'emporte et l'infractus triomphe aux quatre coins de l'hexagone comme de la planète, tous deux aussi carrés que les comptes en banque des petites filles de bonne famille qui giguent un peu et gisent beaucoup à la table de la roulette et du black jack des casinos riviérains. « Charmes ». Bis. Encore une froisissure de quelque croupe allanguie aux draps de satin d'un sofa de salon, et hop... ! « Pour vous ... en quelques fleurs ». Quand on vous l'avez dit que les bonbons c'est mieux que les fleurs vous n'aviez pas voulu nous croire. Les pétales métalliques vous ont croqué les doigts en forme de boudoir, mesdames. Les épines atomiques vous ont pété les lèvres en forme de sourire de quelque sultan, messieurs. Il vous restera toujours les yeux pour pleurer et les pieds pour descendre dans quelque ténèbre baroque. « Isménor ». Isménor se démène dans les Dardanelles. Isménor se promène dans les Balkaniques. Ismènor la ramène dans le Péloponèse. Plus rien de galant dans les discordances erratiques qui laminent toute tentative folklorique ou simplement mélodieuse ou harmonieuse. Isménor malmène les taxis de la Marne qui se perdent dans le cloaque de quelque opération fallus-jique dans le désert où s'est enfermé un buisson réssuscité qui attend de voir un 'burning bush' entre deux angelots de la chapelle Sixtine qu'il a au-dessus de son lit depuis l'âge de sa première excitation. Ismén-ergumène se surmène des travaux guerriers des autres. « Post-mésotonique ». Et la pax ramifiaméricana règne en aigle solitaire sur les sables dont son commandant en chef est bien incapable de compter les grains malgré l'injonction divine qu'il entend de très haut mais qu'il prend d'aussi haut. Si Dieu était mon maître cela se saurait, que diable, et à la télé probablement. N'est pas le Roi Soleil qui veut et mes rayons écraseront ces primaires désertiques jusqu'au dernier brin d'herbe, jusqu'à la dernière poussière d'os que tous les autres ont dans leurs yeux aveuglés par cette poutre qu'ils m'accusent tous d'avoir dans la pupille. Oui vraiment Jean Philippe Rameau peut dormir sur ses deux oreilles. Ses gammes sont entre de bonnes mains et le monde est toujours aussi boréal (de l'anglais « boring » dans le texte) et galant (du français « galantine » dans le texte aussi). La greffe du Rameau a pris, et c'est un fayard séculaire croisé d'un cèdre millénaire qui émerge des profondeurs de notre conscience plus ou moins inconsciente. Plus vivant que Rameau, il n'y a que Louis Sclavis (on a d'ailleurs perdu son numéro à ce Louis-là que Prévert n'a jamais listé dans sa famille royale). Dieu, que ce Sclavis-là nous désenclave les mandibules gourmandes de nos oreilles musicales !Dr Jacques COULARDEAU
Université Paris-Dauphine"