A musically endearing historical performance
Vincent Lau | 03/15/2000
(5 out of 5 stars)
""~This is a live recording a performance taped at the Vienna State Opera on 16th November, 1955. Not only was the performance part of the re-opening program of the State Opera, it was also Knappertsbusch's farewell to the house. As such, it is evidently a document of great historical importance and interest. Marschallin, may perhaps be a bit past her prime vocally. Indeed, her tone, though still quite beautiful, can be rather thin at times and there are some frayed edges near the top. Yet, she evinces an in-depth understanding of the part and is able to convey the emotions (as well as the evolution thereof) through intelligent inflection of the text as well as subtle modification in tone colour. For example, the sense of understanding, self-awareness, regret and resignation after her Act I"~ monologue are movingly caught and expressed."~ of all, she succeeds in making Sophie a more mettlesome character than usual, which is appropriate for the part and provides a better dramatic balance against the Marschallin and Octavian. Her voice also blends quite lovingly with Jurinac's in their duets."~ doesn't indulge in overt histrionics but instead give us a delightfully balanced and mature portrayal of the role which is also not lacking in humour. This Ochs is both a ruffian and a nobleman, which, after all, is actually what he should be."~ place if one considers that aria to be a sort of parody). The small roles are competently performed by the Viennese ensemble of singers. considered excellent for a live recording in the mid-50s, and that the performance is so idiomatic and well-balanced, this is indeed a wonderful memento of a performance style which is perhaps already lost today."
In spite of the live recording, they did an EXCELLENT job!
Vincent Lau | 05/08/2000
(5 out of 5 stars)
"A great recording, Warmick Thompson tells about the historical background on this recording in the Editorical review. If I add any comment to this recording, I love it. At first, I can't believe how lovely Hans Knappersbusch played "Der Rosenkavalier"! I have Act 1 from "Die Walkure" (Decca), so I didn't suppose he was also able to play this romantic opera as well as Wagner's opera. He and Vienna Philharmonic Orchestra did a good job. At the act 1, the orchestra and he didn't work well. But from "The Presentation of the Silver Rose" (Act 2), they played very beautifully. Speaking of singers, the three females sung very beautifully. I prefer Maria Reining to Elisabeth Schwalzkoph when it comes to listen to only. Because I feel Maria Reining is pleasant to hear. She has warmth. Of course, I do agree with many opinion that Schwalzkopf is the best Marchallin. (If you want to see her Marchallin, there is video available.) Sena Jurinac and Hilde Guden has fresh voice needed to young lovers. Their duet is very beautiful! And the final trio is beautiful, their voices are mixed well. This performance has the emphasis we can't hear today! Recommend highly!"
So beautiful, so light, so powerful, so lovable !
Jacques COULARDEAU | OLLIERGUES France | 12/12/2006
(5 out of 5 stars)
"Richard Strauss nous annonce avec humilité que cet opéra n'est qu'une comédie mise en musique, une comédie musicale en quelque sorte. Nous devons dire que le thème et l'intrique ne sont rien d`autre qu'une bonne vieille comédie de boulevard, un vaudeville. Mais cela est charmant d'une certaine façon. Un page et confident, Octavian, est le centre de cette comédie. Aimant et aimé de sa maîtresse, la Feldmarshallin, il sert, déguisé en femme de chambre, ce qui est facile puisqu'il est incarné en mezzosoprano, à titiller et détourner sur une fausse piste le grossier, libidineux et cupide Baron Ochs, le bien nommé car il est à la fois bovin et stérile. Mais ce même Octavian deviendra le Rosenkavalier envoyé par la Feldmarshallin au nom du Baron Ochs à la jeune fille Sophie du très riche Herr von Faninal pour lui proposer un mariage parfaitement indigne du susnommé Baron Ochs et de la très résistante Sophie qui est entre temps tombée amoureuse de ce charmant Rosenkavalier qui en fait autant de son côté et en retour. Et tout se terminera bien car le Baron Ochs sera piégé dans une auberge et ses mariages et aventures multiples seront révélés, l'accusant ainsi de bigamie au moins, ce qui lui fera prendre la fuite. Une comédie, rien qu'une comédie qui révèle comment l'argent n'est en rien une garantie contre l'immoralité et les pratiques féodales. En fait il peut les rendre encore pires qu'exécrables. Heureusement que l'amour est là pour nettoyer ce désordre et corriger la situation. Aussi qu'est-ce qui a permis à cette comédie musicale d'avoir le succès qu'elle a eu et qu'elle a toujours en tant qu'opéra pendant un siècle ? Nous pouvons nous en étonner, et pourtant la réponse est simple. La toute première raison est la mise en scène de la société germanique féodale de Marie Thérése au milieu du 18ème siècle quand l'Europe est agitée par les lumières, quand l'Allemagne commence à sentir le Sturm und Drang en gestation qui repousse les pratiques féodales et les remplace par une nouvelle morale. Et Richard Strauss conserve certaines coutumes nostalgiques et charmantes, comme le Rosenkavalier et les détourne pour chanter l'amour en lieu et place des arrangements féodaux ainsi que de la cupidité et de la vanité monétaires et financières de la bourgeoisie montante. En un mot c'est charmant et cela permet aux Allemands d'oublier la première guerre mondiale qui arrivera peu de temps après la création de l'opéra à Vienne le 8 avril 1911. Et cet opéra deviendra un classique car il dépeint les Allemands comme hautement légers, moraux et humains, la parfaite antithèse de ce qui se développera et triomphera pour finalement s'écrouler dans l'ignominie des années 1920 à 1945. Une image acceptable et policée de ces amis, nos amis les Allemands et les Autrichiens. En d'autres termes le côté léger qui peut contrebalancer le côté wagnérien très austère, particulièrement quand le nationalisme s'en mêle, ce côté léger de la tradtion allemande qui est l'héritier direct des opéras de Mozart, et en premier lieu des Noces de Figaro auquel il est apparenté par son thème et le traitement de ce thème. Mais cela n'est pas tout, loin de là, pour expliquer le succès phénoménal de cet opéra. Sa musique en est bien sûr la raison principale. Et quelle musique ! Je regretterai tout d'abord, pour écarter ce point, la seule chose que je trouve un peu facile. Octavian devrait avoir une voix masculine et être un alto, comme chez Purcell ou Haendel, au lieu d'une mezzosoprano féminine. Cela rend le rôle obscurément ambigu. Nous devrions avoir un page déguisé en femme de chambre, et puis devenant le Rosenkavalier. Au lieu de cela nous avons une mezzosoprano déguisée en page, puis déguisée en femme de chambre, puis déguisée en Rosenkavalier mimant l'amour dans un premier temps et s`éprenant ensuite de la jeune Sophie. Ce n'est pour le moins pas clair et cela sent le marivaudage. Mais la musique est beaucoup plus que cela. La musique est très systématiquement anachronique pour le 18ème siècle, mais peu importe puisque nous sommes au 20ème et même au 21ème siècle. Elle est légère, dansante comme une valse à mille temps, d'airs mozartiens qui tournent et virevoltent à de vraies valses dans la plus pure tradition straussienne. Mais Strauss emprunte aussi des formes plus exotiques et distrayantes avec des chanteurs italiens et des rengaines populaires ici et là, ou du moins des airs qui semblent sortir tout droit de quelque taverne populaire. Mais la meilleure réussite de cette musique est son très haut degré d'architecture dramatique. La musique est utilisée pour donner à chaque personnage sa profondeur personnelle et à chaque situation, chaque scène, chaque instant dans chaque scène, leurs arômes et goûts propres, leur valeur discursive. Cela est probablement le charme le plus fascinant de cet opéra. Nous pouvons littéralement laisser la musique couler et oublier les mots, les voix étant un ensemble d'instruments humains qui ajoutent leurs harmoniques à celles de l'orchestre pour nous raconter une histoire qui se déroule devant nos yeux au moyen des circonvolutions subtiles des mesures qui mesmérisent nos oreilles, du fait non d'un trop plein de notes, ni non plus d'un trop plein d'instruments, mais de bien plus que quelques uns sinon carrément de beaucoup, comme un vaste pré bien fleuri.
Dr Jacques COULARDEAU, Université Paris Dauphine & Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
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