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Des perles à foison

Constantin Declercq | 12/13/2006

(5 out of 5 stars)

"Malgré une carrière courte, Bizet est un des rares compositeurs à pouvoir s'enorgueillir d'un tel nombre d'airs connus -ceci sans parler de son sens de la musique, époustouflant chez quelqu'un de si jeune. Et quoiqu'on en puisse en dire «Les Pêcheurs de perles» tiennent leur rang de manière plus qu'honorable. «Au fond du temple saint» et la romance de Nadir sont bien sûr les airs attendus mais il y a aussi tous les autres que Berlioz avait déjà appréciés : «Ton coeur n'a pas compris le mien» (Nadir et Leïla), l'air de Zurga au début du troisième acte «Ô Nadir, tendre ami de mon jeune âge», la prière de Leïla et la jalousie de Zurga, l'air chanté par Zurga, Leïla et Nadir «Ô lumière sainte» au troisième acte.

Cet enregistrement date de 1961 et il a l'immense avantage d'avoir une distribution francophone : trois chanteurs sur les quatre sont français et le quatrième est Nicolaï Gedda qui comme d'habitude a un français parfait. L'opéra fait une centaine de minutes et on a en bonus quelques trois-quarts d'heure d'extraits d'«Ivan IV» avec la même soprano Janine Micheau. Je dois cependant dire que je suis assez indifférent aux rôles féminins des deux opéras et que je leur préfère de très loin les rôles masculins qui offrent une palette plus large et nuancée (ténor, baryton et basse dans «Les Pêcheurs de perles» par exemple). Ernest Blanc et Jacques Mars sont bien sûr parfaits et avec Nicolaï Gedda on a trois chanteurs hors pair qui sont toujours la référence actuellement.

«Les Pêcheurs de perles» est le premier opéra qui m'ait plu, quand j'avais une dizaine d'années, et trente ans après le charme reste intact. Et je défie quiconque écoute «Au fond du temple saint... Oui, c'est elle, c'est la déesse plus charmante et plus belle» de ne pas le chantonner dans sa tête pendant toute la journée..."